Créer son entreprise : comment choisir (vraiment) le bon statut juridique ?

Choisir un statut juridique va déterminer votre responsabilité, votre protection sociale, votre fiscalité, vos possibilités de rémunération mais aussi votre crédibilité commerciale. En France, l’année 2024 a battu un record avec plus d’1 million de créations d’entreprises (+6 % par rapport à 2023). Parmi elles, plus de 700 000 micro-entreprises, presque 300 000 sociétés et plus de 100 000 entreprises individuelles. Cela représente ≈ 64,5 % de micro-entreprises, 25,6 % de sociétés et 9,9 % d’Entreprises individuelles. La micro-entreprise est aujourd’hui la porte d’entrée la plus prisée pour les porteurs de projet.

La Micro-entreprise (régime de l’EI) : simplicité maximale, mais plafonds et protection sociale à cadrer.
La micro-entreprise est un régime fiscal et social de l’Entreprise Individuelle, apprécié pour sa simplicité (comptabilité allégée, paiement des cotisations sur le chiffre d’affaires encaissé…). Ce sont ses plafonds qui restent la boussole : en 2025, ils s’élèvent à 77 700 € pour les activités de services/libérales et 188 700 € pour les ventes/hébergement.
Depuis le 15 mai 2022, l’EI (y compris micro) bénéficie d’une séparation automatique du patrimoine personnel et professionnel, ce qui protège vos biens personnels en cas de difficultés. C’est un progrès majeur par rapport à l’ancien cadre.
Ses avantages : démarrage très rapide, charges corrélées au CA, obligations simplifiées.
Ses points de vigilance : plafonds de CA, pas de déduction des charges réelles, protection sociale de travailleur indépendant (à renforcer souvent par des contrats privés).

L’Enterprise individuelle (EI) « classique » (hors micro) : rester en nom propre, piloter ses charges « au réel ».
L’EI permet la déduction des charges réelles (au régime réel), utile si vos coûts sont significatifs. Vous restez travailleur non-salarié (TNS), avec des cotisations généralement moins élevées que celles d’un dirigeant « assimilé salarié », mais une protection sociale plus limitée. La séparation des patrimoines depuis 2022 s’applique là aussi.
Ses avantages : souplesse, coût social modéré, déduction des charges réelles.
Ses points de vigilance : image plus « solo », évolution parfois moins simple vers des projets à plusieurs ou des levées de fonds.

La SASU / SAS : liberté statutaire et image professionnelle, en échange de charges sociales plus élevées.
C’est la forme de société la plus choisie par les créateurs en 2024. En SASU (solo) ou SAS (à plusieurs), le président est assimilé-salarié, affilié au régime général. Il bénéficie d’une protection sociale correcte, mais le coût global des cotisations est plus élevé.
Ses avantages : responsabilité limitée, forte flexibilité statutaire, bonne protection sociale du dirigeant, crédibilité vis-à-vis des clients/banques/investisseurs.
Ses points de vigilance : coût social du dirigeant plus élevé, formalisme (statuts, décisions), paie/DSN dès rémunération, gouvernance à cadrer.

L’EURL / La SARL : cadre protecteur et « carré », avec un dirigeant souvent travailleur non salarié (TNS).
L’EURL (solo) et la SARL (à plusieurs) offrent un cadre juridique éprouvé et une responsabilité limitée. Le gérant majoritaire est en principe TNS (cotisations plus basses mais protection moindre qu’un assimilé-salarié), tandis que le gérant minoritaire/égalitaire peut être assimilé-salarié. La gouvernance est plus « codifiée » que la SAS, ce qui rassure certains acteurs, mais apporte moins de souplesse.
Ses avantages : responsabilité limitée, coût social optimisé, cadre connu des banques et experts-comptables.
Ses points de vigilance : statuts moins flexibles qu’en SAS, bascule du statut social selon la répartition des parts, formalisme de certaines décisions.

Comment choisir en 6 questions clés :

  1. Est-ce que je porte mon projet seul ou à plusieurs ? (Micro/EI ou SASU/EURL vs SAS/SARL)
  2. Quel est mon niveau de CA et la marge attendue ? (Plafonds micro, intérêt du « réel »)
  3. Ai-je besoin d’investisseurs ou de BSPCE (bons de souscription de parts de créateur d’entreprise) ? (SAS souvent plus adaptée)
  4. Quelle est ma priorité : la protection sociale du dirigeant ou l’optimisation de charges ? (Assimilé-salarié vs TNS)
  5. Quelle est l’image et la gouvernance attendues par mes clients/partenaires ?
  6. Quelle évolution est envisagée ? (Ouvrir le capital, pacte d’associés, cessions) : la liberté statutaire de la SAS facilite souvent la suite.

Bien que le choix du statut juridique soit au cœur du projet de création d’entreprise, il n’en est jamais la première étape. En effet, pour le choisir correctement, il faut en amont bâtir les premières marches de son projet : qu’est-ce que je propose ? à qui ? où ? pour combien ? quel est mon prévisionnel ?..
Ce n’est qu’en avançant étape par étape que vous monterez le projet qui vous correspond le mieux en accord avec la réalité du marché sur lequel vous vous positionnerez.On vous accompagne !

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